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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 16:32

 

                                                                          A Charles Charrié, mon ancien Maître.

 

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                                                                                 Emile Moselly - Le Rouet d'ivoire.

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 16:21

 

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                                                                           Chateaubriand - Mémoires d'Outre-Tombe.

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 16:07

 

                                            A Charles Charrié, mon ancien Maître.

 

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                                                                                      Michelet - Ma jeunesse.

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 15:55

 

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                                                                                 E et J De Goncourt - Germinie Lacerteux.

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 15:43

 

                                                              A Charles Charrié, mon ancien Maître.

 

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                                                                      Anatole France - Petit Pierre.

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14 octobre 2012 7 14 /10 /octobre /2012 09:51

Tartarin et les Tartares.

 

 

Une fois cependant Tartarin avait failli partir pour un grand voyage.
  Les trois frères Garcio-Camus, des Tarasconnais établis à Shanghaï, lui avaient offert la direction d'un de leurs comptoirs là-bas. Ça, par exemple, c'était bien la vie qu'il lui fallait. Des affaires considérables, tout un monde de commis à gouverner, des relations avec la Russie, la Perse, la Turquie d'Asie, enfin le Haut Commerce.
Dans la bouche de Tamarin, ce mot de Haut Commerce vous apparaissait d'une hauteur !...
  La maison de Garcio-Camus avait en outre cet avantage qu'on y recevait quelquefois la visite des Tartares. alors vite on fermait les portes. Tous les commis prenaient les armes, on hissait le drapeau consulaire, et pan ! pan ! par les fenêtres, sur les Tartares (...)
  L'affaire ne put pas s'arranger. Dans la ville, on en parla beaucoup. Partira-t-il ? Ne partira-t-il pas ? Parions que si, parions que non. Ce fut un événement...

  En fin de compte, Tamarin ne partit pas, mais toutefois cette histoire lui fit beaucoup d'honneur. Avoir failli aller à Shanghaï ou y être allé, pour Tarascon, c'était tout comme. A force de parler du voyage de Tamarin, on finit par croire qu'il en revenait, et le soir au cercle, tous ces messieurs lui demandaient des renseignements sur la vie à Shanghaï, sur les moeurs, le climat, l'opium, le Haut Commerce.
  Tartarin, très bien renseigné, donnait de bonne grâce les détails qu'on voulait, et, à la longue, le brave homme n'était pas bien sûr lui-même de n'être pas allé à Shanghaï, si bien qu'en racontant pour la centième fois la descente des Tartares, il en arrivait a dire très naturellement : “Alors, je fais armer mes commis, je hisse le pavillon consulaire, et pan ! pan ! par les fenêtres, sur les Tartares. ”

  En entendant cela, tout le cercle frémissait...

- Mais alors, votre Tartarin n'était qu'un affreux menteur.

- Non ! mille fois non ! Tartarin n'était pas un menteur...

- Pourtant, il devait bien savoir qu'il n'était pas allé à Shanghaï !

- Eh, sans doute, il le savait. Seulement...

Seulement, écoutez bien ceci. Il est temps de s'entendre une fois pour toutes sur cette réputation de menteurs que les gens du Nord ont faite aux Méridionaux. Il n'y a pas de menteurs dans le Midi, pas plus à Marseille qu'à Nîmes, qu'à Toulouse, qu'à Tarascon. L'homme du Midi ne ment pas, il se trompe. Il ne dit pas toujours la vérité, mais il croit la dire... Son mensonge à lui, ce n'est pas du mensonge, c'est une espèce de mirage...
  Oui, du mirage !... Et pour bien me comprendre, allez-vous-en dans le Midi, et vous verrez. Vous verrez ce diable de pays où le soleil transfigure tout, et fait tout plus grand que nature. Vous verrez ces petites collines de Provence pas plus hautes que la butte Montmartre et qui vous paraîtront gigantesques, vous verrez la Maison carrée de Nîmes - un petit bijou d'étagère - qui vous semblera aussi grande que Notre-Dame. Vous verrez... ah ! le seul menteur du Midi, s'il y en a un, c'est le soleil... Tout ce qu'il touche, il l'exagère !...

 

                                                                              Alphonse Daudet - Tartarin de Tarascon.

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14 octobre 2012 7 14 /10 /octobre /2012 09:50

Les Chasseurs de Casquettes.

 

 

Vous saurez d'abord que là-bas tout le monde est chasseur, depuis le plus grand jusqu'au plus petit. La chasse est la passion des Tarasconnais (...)
  Donc, tous les dimanches matin, Tarascon prend les armes et sort de ses murs, le sac au dos, le fusil a l'épaule, avec un tremblement de chiens, de furets, de trompes, de cors de chasse. C'est superbe avoir... Par malheur, le gibier manque, il manque absolument. Si bêtes que soient les bêtes, vous pensez bien qu'à la longue elles ont fini par se méfier. A cinq lieues autour de Tarascon, les terriers sont vides, les nids abandonnés. Pas un merle, pas une caille, pas le moindre lapereau (...)

  Elles sont cependant bien tentantes, ces jolies collinettes tarasconnaises, toutes parfumées de myrte, de lavande, de romarin ; et ces beaux raisins muscats gonflés de sucre, qui s'échelonnent au bord du Rhône, sont diablement appétissants aussi... Oui, mais il y a Tarascon derrière, et, dans le petit monde du poil et de la plume, Tarascon est très mal noté. Les oiseaux de passage eux-mêmes l'ont marqué d'une grande croix sur leurs feuilles de route, et quand les canards sauvages, descendant vers la Camargue en longs triangles, aperçoivent de loin les clochers de la ville, celui qui est en tête se met à crier bien fort : “Voila Tarascon !... voila Tarascon !” et toute la bande fait un crochet.

  Bref, en fait de gibier, il ne reste plus dans le pays qu'un vieux coquin de lièvre, échappé comme par miracle aux septembrisades tarasconnaises et qui s'entête à vivre là ! à Tarascon, ce lièvre est très connu. On lui a donné un nom.Il s'appelle le Rapide. On sait qu'il a son gîte dans la terre de M. Bompard - ce qui, par parenthèse, a doublé et même triplé le prix de cette terre - mais on n' a pas encore pu l'atteindre.A l'heure qu'il est même, il n'y a plus que deux ou trois enragés qui s'acharnent après lui. Les autres en ont fait leur deuil (...)

  Ah ça ! me direz-vous, puisque le gibier est si rare à Tarascon, qu'est-ce que les chasseurs tarasconnais font donc tous les dimanches ? Ce qu'ils font ? Eh mon Dieu ! ils s'en vont en pleine campagne à deux ou trois lieues de la ville. Ils se réunissent par petits groupes de cinq ou six, s'allongent tranquillement a l'ombre d'un puits, d'un vieux mur, d'un olivier, tirent de leurs carniers un bon morceau de boeuf en daube, des oignons crus, un saucissot, quelques anchois, et commencent un déjeuner interminable, arrosé d'un de ces jolis vins du Rhône qui font rire et qui font chanter.

  Après quoi, quand on est bien lesté, on se lève, on siffle les chiens, on arme les fusils, et on se met en chasse. C'est-à-dire que chacun de ces messieurs prend sa casquette, la jette en l'air de toutes ses forces et la tire au vol avec du 5, du 6 ou du 2 - selon les conventions.Celui qui met le plus souvent dans sa casquette est proclamé roi de la chasse, et rentre le soir en triomphateur a Tarascon, la casquette criblée au bout du fusil, au milieu des aboiements et des fanfares.

                                                                            Alphonse Daudet - Tartarin de Tarascon.

 

 

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 20:46

 

Les Semailles en Beauce.

 

Jean, ce matin-là, un semoir de toile bleue noué sur le ventre, en tenait la poche ouverte de la main gauche, et de la droite, tous les trois pas, il y prenait une poignée de blé, que d'un geste, à la volée, il jetait.

Ses gros souliers trouaient et emportaient la terre grasse, dans le balancement cadencé de son corps; tandis que, à chaque jet, au milieu de la semence blonde toujours volante, on voyait luire les deux galons rouges d'une veste d'ordonnance, qu'il achevait d'user.

  Seul, en avant, il marchait, l'air grandi; et, derrière, pour enfouir le grain, une herse roulait lentement attelée de deux chevaux, qu'un charretier poussait à longs coups de fouet réguliers, claquant au-dessus de leurs oreilles (...)

  Mais Jean se retourna, et il repartit, du nord au midi, avec son balancement, la main gauche tenant le semoir, la droite fouettant l'air d'un vol continu de semence (...)

  Et toujours, et du même pas, avec le même geste, il allait au Nord, il revenait au Midi, enveloppé dans la poussière vivante du grain; pendant que derrière la herse, sous les claquements du fouet, enterrait les germes, du même train doux et comme réfléchi (...)

  De toutes parts, on semait : il y avait un autre semeur à gauche, à trois cents mètres, un autre plus loin, vers  la droite ; et d'autres, d'autres encore s'enfonçaient en face, dans la perspective fuyante des terrains plats.

  C'étaient de petites silhouettes noires, de simples traits de plus en plus minces, qui se perdaient à des lieues. Mais tous avaient le geste, l'envolée de la semence, que l'on devinait comme une onde de vie autour d'eux. La plaine en prenait un frisson, jusque dans les lointains noyés, où les semeurs épars ne se voyaient plus.

 

                                                                                                  Emile Zola.  (La Terre).

 

                                                                                                                                                                                                                                                                [Souché].

 

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 19:45

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Tableau de labour.

 

  Mais ce qui attira ensuite mon attention était véritablement un beau spectacle, un noble sujet pour un peintre. A l'autre extrémité de la plaine labourable, un jeune homme de bonne mine conduisait un attelage magnifique : quatre paires de jeunes animaux à robe sombre mêlée de noir fauve à reflets de feu, avec ces têtes courtes et frisées qui sentent encore le taureau sauvage, ces gros yeux farouches, ces mouvements brusques, ce travail nerveux et saccadé qui s'irrite encore du joug et de l'aiguillon et n'obéit qu'en frémissant de colère à la domination nouvellement imposée. C'est ce qu'on appelle des bœufs fraîchement liés.

  L'homme qui les gouvernait avait à défricher un coin naguère abandonné au pâturage et rempli de souches séculaires, travail d'athlète auquel suffisaient à peine son énergie, sa jeunesse et ses huit animaux quasi indomptés. 
  Un enfant de six à sept ans, beau comme un ange, et les épaules couvertes, sur sa blouse, d'une peau d'agneau qui le faisait ressembler au petit saint Jean-Baptiste des peintres de la Renaissance, marchait dans le sillon parallèle à la charrue et piquait le flanc des bœufs avec une gaule longue et légère, armée d'un aiguillon peu acéré. Les fiers animaux frémissaient sous la petite main de l'enfant, et faisaient grincer les jougs et les courroies liés à leur front, en imprimant au timon de violentes secousses.

  Lorsqu'une racine arrêtait le soc, le laboureur criait d'une voix puissante, appelant chaque bête par son nom, mais plutôt pour calmer que pour exciter ; car les bœufs, irrités par cette brusque résistance, bondissaient, creusaient la terre de leurs larges pieds fourchus, et se seraient jetés de côté emportant l'areau à travers champs, si, de la voix et de l'aiguillon, le jeune homme n'eût maintenu les quatre premiers, tandis que l'enfant gouvernait les quatre autres. Il criait aussi, le pauvret, d'une voix qu'il voulait rendre terrible et qui restait douce comme sa figure angélique.

  Tout cela était beau de force ou de grâce : le paysage, l'homme, l'enfant, les taureaux sous le joug ; et, malgré cette lutte puissante, où la terre était vaincue, il y avait un sentiment de douceur et de calme profond qui planait sur toutes choses.

 

                                                                            Georges Sand (La Mare au Diable).

                                                                                                            [Souché].

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 14:55

 

La Rentrée.

 

Je vais vous dire ce que me rappellent tous les ans, le ciel agité de l’automne, les premiers dîners à la lampe et les feuilles qui jaunissent dans les arbres qui frissonnent ; je vais vous dire ce que je vois quand je traverse le Luxembourg dans les premiers jours d’octobre, alors qu’il est un peu triste et plus beau que jamais ; car c’est le temps où les feuilles tombent une à une sur les blanches épaules des statues.
Ce que je vois alors dans ce jardin, c’est un petit bonhomme qui, les mains dans les poches et sa gibecière au dos, s’en va au collège en sautillant comme un moineau.
Ma pensée seule le voit ; car ce petit bonhomme est une ombre ; c’est l’ombre du moi que j’étais il y a vingt-cinq ans . Vraiment, il m’intéresse, ce petit : quand il existait, je ne me souciais guère de lui ; mais, maintenant qu’il n’est plus, je l’aime bien.
Il valait mieux, en somme, que les autres moi que j’ai eus après avoir perdu celui-là. Il était bien étourdi; mais il n’était pas méchant, et je dois lui rendre cette justice qu’il ne m’a pas laissé un seul mauvais souvenir ; c’est un innocent que j’ai perdu : il est bien naturel que je le regrette ; il est bien naturel que je le voie en pensée et que mon esprit s’amuse à ranimer son souvenir.

Il y a vingt-cinq ans, à pareille époque, il traversait, avant huit heures, ce beau jardin pour aller en classe. Il avait le cœur un peu serré : c’était la rentrée.

Pourtant, il trottait, ses livres sur son dos, et sa toupie dans sa poche. L’idée de revoir ses camarades lui remettait de la joie au cœur. Il avait tant de choses à dire et à entendre! Ne lui fallait-il pas savoir si Laboriette avait chassé pour de bon dans la forêt de l’Aigle ? Ne lui fallait-il pas répondre qu’il avait, lui, monté à cheval dans les montagnes d’Auvergne ? Quand on fait une pareille chose, ce n’est pas pour la tenir cachée. Et puis c’est si bon de retrouver des camarades! Combien il lui tardait de revoir Fontanet, son ami, qui se moquait si gentiment de lui, Fontanet qui, pas plus gros qu’un rat et plus ingénieux qu’Ulysse, prenait partout la première place avec une grâce naturelle !

Il se sentait tout léger, à la pensée de revoir Fontanet.

C’est ainsi qu’il traversait le Luxembourg dans l’air frais du matin. Tout ce qu’il voyait alors, je le vois aujourd’hui.

C’est le même ciel et la même terre; les choses ont leur âme d’autrefois, leur âme qui m’égaye et m’attriste, et me trouble ; lui seul n’est plus.

C’est pourquoi, à mesure que je vieillis, je m’intéresse de plus en plus à la rentrée des classes.

 

                                                                                                         Anatole France

                                                                                                      Le livre de mon ami.

                                                                                                   [Souché]

                                                                                                                                       

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