Si belle dans votre tailleur de laine grège.
A peine une apparition
dans le calme du parc.
Vous sembliez songeuse,
A mille lieues de vous.
Perdue, en somme.
Vous reposant, un instant,
Sur mon assise verte.
J’ai senti votre soie glisser,
Votre chaleur couler en moi.
Délices.
J’en étais retourné jusqu’en mon âme.
Oui, le bois a une âme, fût-elle invisible.
Vous dire dans quel chamboulement …
C’était la première fois,
cette abolition du temps
et la perte de mes propres limites.
Longuement, vous avez fumé
et je regardais les volutes
se dissiper dans l’air gris.
Et je pensais à ces heures longues,
Privé de vous.
Car vous alliez partir.
De cela je ne pouvais douter.
Partie et nul ne venait.
Sauf, parfois, un égaré
Lisant quelque revue.
Si longues les secondes
Dans le jour étroit.
Si immobiles
Les nuits privées d’étoiles.
Car, voyez-vous,
Il n’y a plus d’étoiles.
Aucune !