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23 mai 2022 1 23 /05 /mai /2022 09:42
Que serais-je ?

"ma maitresse d'école..."

Image : André Maynet

 

***

 

Que serais-je sans toi,

cette éternelle absence ?

 

Ton corps était Poésie.

Ta chair était Ambroisie.

Ton esprit était Féerie.

 

Tout enfant déjà,

assis sagement sur

les bancs de l’École,

je te nommais en silence,

dans le recueil du jour,

Ma Déesse

Ma Maîtresse.

Tu ne le savais point,

 le devinais seulement,

mes yeux étaient des braises

au seuil d’un temps natif.

Ta voix, je l’aimais tout

comme on aime

 une berceuse.

Tes gestes, je les aimais

 tout comme on aime

 le chèvrefeuille,

ses odeurs intimes.

 

Que serais-je sans toi,

cette éternelle absence ?

 

Ton corps était Poésie.

Ta chair était Ambroisie.

Ton esprit était Féerie.

 

Tout adolescent, déjà,

installé dans le

derme de l’exister,

je te priais comme

on prie le Ciel de nous

prodiguer ses faveurs.

Je te nommais, dans

 le trouble de mon âge,

Ma Prêtresse

Ma Diablesse.

Tu ne l’entendais pas,

l’imaginais seulement.

Mon cœur était une glaise

au seuil d’un temps festif.

Ta voix, je l’aimais,

 tout comme on aime

un miel,

sa subtile douceur.

Tes gestes, je les aimais

tout comme on aime

le nuage au ciel,

trace si légère.

 

Que serais-je sans toi,

cette éternelle absence ?

 

Ton corps était Poésie.

Ta chair était Ambroisie.

Ton esprit était Féerie.

 

Tout adulte, déjà, hissé

au plus visible de l’âge,

je t’invoquais comme

on invoque la Terre

 pour y trouver

quelque repos.

Je te nommais,

dans la haute lumière,

Ma Druidesse

Ma Prophétesse.

Tu ne l’entendais pas,

le supputais seulement,

mon âme était une cimaise

au seuil d’un temps fugitif.

Ta voix, je l’aimais,

tout comme on aime

 une friandise,

sa délicate saveur.

Tes gestes, je les aimais,

tout comme on aime

le ruisseau dans l’ombre,

murmure discret.

 

Que serais-je sans toi,

cette éternelle absence ?

 

Ton corps était Poésie.

Ta chair était Ambroisie.

Ton esprit était Féerie.

 

Âgé, maintenant,

parvenu au

déclin de l’âge,

que me reste-t-il,

Ma Princesse

Mon Enchanteresse,

que ta voix se perdant

dans les coulisses du temps,

que tes gestes armoriant

un amour qui fut grand

de n’être pas connu de Toi,

qui fut brûlant d’être

connu de moi.

De moi avec

 pour horizon,

seulement

 

L’errance,

Oui l’errance.

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