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28 octobre 2020 3 28 /10 /octobre /2020 15:47

(Variations sur l’UTOPIE)

 

 

   EPILOGUE

 

   ‘Je marche dans la ville’, cette phrase si simple revenant à la manière d’un leitmotiv. Mais que veut donc dire ‘Je marche dans la ville’, sinon le parcours hasardeux de l’homme au sein de sa propre existence ? Ici, le Narrateur a choisi d’effectuer un périple que l’on peut qualifier ‘d’ontologique’ puisque, aussi bien, il dessine les stations que l’être parcourt tout au long de sa destinée. Je disais ‘Le Narrateur a choisi’. Bien évidemment le terme qui affirme le choix n’est possible que dans le cadre particulier d’une narration. Fondamentalement nous ne sommes pas libres, au seul motif que les deux bornes qui limitent notre existence, notre naissance, notre mort, nous ne les avons nullement ‘choisies’, qu’elles nous ont été imposées par ce Hasard que nous ne pouvons nommer autrement puisque nous n’en connaissons rien. Alors l’écriture peut être d’un grand secours pour la raison même qu’elle fixe, elle-même, et les bornes du récit et le contenu qui s’y illustrera. Liberté relative, me dira-t-on. Certes mais liberté tout de même puisque ce Narrateur (il est sans doute la projection de qui je suis), l’espace d’une fiction sera à même de tracer son chemin, d’emprunter telle voie par rapport à telle autre, décider de telle action qui convient à son esprit, de méditer en tel sens selon l’inclination de son âme. Oui, seuls ‘esprit’, ‘âme’ sont des espaces de liberté. Ils ne sont nullement entravés par la pesanteur d’un corps. Idéalisme ? Oui, et quand bien même ! Romantisme ?  Sans doute. Naïveté ? Elle est la marque des lieux originels, ceux qui, par essence, sont les plus proches d’une vérité que le temps se complait à maquiller, à métamorphoser si bien que son être n’est nullement reconnaissable, qu’il se confond avec la fausseté.

   Ce parcours, je l’ai voulu placé sous le libre flux des affinités. Les affinités, ces voisinages qui nous sont naturels, innés, coalescents à qui nous sommes, dont nous ne pourrions faire l’économie qu’à la mesure d’une perte. Ce, qu’ailleurs, j’ai défini comme mes ‘points de contact avec le monde’, les voilà qui apparaissent en plein jour, telle une résurgence émotive, conceptuelle, esthétique. Nous sommes, que nous le voulions ou non, traversés par ces courants subliminaux qui dessinent notre esquisse, rendent compte de notre singularité, font que nous sommes Untel et non Tel Autre. Aussi ces cheminements personnels, frappés au coin de la subjectivité, sont-ils précieux. Ils élaborent une ‘Carte de Tendre’ qui nous dit bien mieux que nous ne saurions nous dire au gré d’une parole qui, toujours, se dilue dans les mailles urticantes du réel. Nos affinités aiment la lenteur de la rêverie éveillée, le souple d’une méditation, la flânerie d’une écriture printanière sur le bord d’une éclosion.

   La marque essentielle de ce parcours se réfère à une déambulation imaginaire. Imaginaire-onirique avec Rousseau. Ici, j’ai voulu rejoindre cette image de simplicité champêtre des ‘Charmettes’, y trouver le lieu d’un ressourcement à l’abri du ‘bruit et de la fureur’ du monde. Avec Léonard, il s’agit d’un imaginaire-symbolique centré sur une manière de mouvement perpétuel, de jeu des formes infinies que médiatise cette belle notion de ‘sfumato’, en somme une ivresse énergétique, une immersion joyeuse dans le temps qui passe, un amour du tourbillon qui réserve toujours une foule de surprises. Ma rencontre avec Platon s’est faite par l’intermédiaire de l’imaginaire-utopique. Créer une Cité en définissant sa morphologie, les lois qui la gouvernent, l’esthétique qui s’y dévoile, la religion qui l’anime, les arts qui y figurent, quelle tâche songeuse pourrait être plus exaltante ? Bien évidemment, tout activité imaginaire porte en soi les motifs de sa propre résolution et le réel nous convoque à de plus justes noces. A la force de notre capacité de rêver, à la mesure de nos plans sur la comète, dans la perspective idéale d’une vision solaire, nous traçons en nous les sentiers au terme desquels une joie sera apparue. Tout comme dans le Tao, ce n’est pas le but qui importe. Seule la VOIE !

 

 

 

 

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