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14 novembre 2017 2 14 /11 /novembre /2017 16:03
Don du Ciel à la Terre.

                  Photographie : Blanc-Seing.

 

 

***

 

A la Terre le Ciel a donné

Sa courbe infinie

Sa nuée d’étoiles

Le cercle d’air

Dont elle fait sa demeure

 

A la Terre le Ciel a donné

Sa couleur bleue

D’encre marine

Et de saphir

Dont elle se vêt

Tout uniment

 

Le Ciel est immense

Dont la ronde

Jamais ne s’arrête

Le Ciel est toute bonté

Qui jamais ne fait halte

 

Le Ciel est fabrique du Monde

Le Ciel est ressourcement

Le Ciel est Texte

Les mots y vivent

L’illimité

Empyrée

 

La Terre est cernée

Par le vaste horizon

La Terre murmure

Et souvent

On ne l’écoute

Ni n’entend sa plainte

 

Terre et Ciel sont en rapport

Terre et Ciel jouent en accord

Terre et Ciel ne pourraient vivre

L’un sans l’autre

Ajointement nécessaire

De l’un à l’autre

 

Terre et Ciel comme unité

A ne jamais dissocier

Terre et Ciel

Comme l’Amante et l’Aimé

Terre dans Ciel

Ciel dans Terre

Osmose des êtres

Dans leur sublime infinité

 

Mais les hommes sont là

Avec leurs regards

En forme de harpons

Avec leurs gestes

Tels des lianes

Leurs mains

Ciselées en diamants

Levées en trépans

 

Mais les Hommes sont là

Et leur insatiable curiosité

Fore jusqu’à l’âme

La pliure heureuse du limon

Incise jusqu’à l’infini

La donation unique du Ciel

 

Terre et Ciel à l’unisson

Que l’horizon relie

Goutte d’Espace et de Temps

Que le Poème ajointe

Dans l’illisible césure

De sa Présence

 

Ici

Une faille est comblée

Que souvent les hommes

Ne perçoivent point

Tout occupés qu’ils sont

A sonder leur Moi

A le polir tel un précieux rubis

Ce faisant ils oublient

Le Monde

Ils laissent dans l’ombre

Les mots qui unissent

Tout ce qui sur Terre

Vit dans l’extrême solitude

De n’être pas reconnu

De demeurer

Dans cette prose confuse

Qui a pour nom Chaos

Qui a pour vêture Néant

 

 

Les mots des Hommes distraits

Ne sont que répétition

D’une fable usée

Dont la trame ne se confie

Qu’aux Rares qui en font

L’expérience

Oui

L’expérience

A savoir faire entrer

La braise vive

Des choses

Dans la densité

De leur propre chair

Ici

Entre Ciel

Et

Terre

Là où se joue la partition

Exacte de l’Être

 

Mais les griffes vindicatives

Mais les yeux en forme de vrilles

Mais les pieds en larges battoirs

Mais les genoux

Aux génuflexions profanes

Ont semé leur résille d’effroi

Entendez donc la Terre gémir

Ecoutez donc le souffle abîmé

Du ciel

Cette longue déchirure

Pareille à l’Eclair

 

L’Eclair serait-il

Le foudre de Jupiter

La pointe avancée

De la vengeance des Dieux

Ces Essentiels

Ces Uniques

Que nous avons relégués

En leur mortel Olympe

Cette demeure qui

Faute d’être accessible

Aux Egarés

Se dissout dans les larmes

Du Ciel

 

Combien est grande

La Solitude des Hommes

Dans le Désert qu’ils ont semé

Combien l’affliction partout

Visible

Telle cette peau d’argile

Que lézarde l’humeur arsenicale

Du sans pitié

 

La Terre on l’a aimée

Puis labourée

Entaillée en profonds sillons

On l’a violentée

De son soc turgescent

On l’a engrossée de mille postérités

Qui n’ont su que l’assaillir

A la hauteur

De leur arrogance

De leur impudeur

 

Matrice vouée aux gestes mortifères

Jamais elle n’a retrouvé

La grâce originelle

Jamais la courbe docile

Jamais le limon salvateur

Pareil à la pureté du Lotus

Que l’eau putride

Porte à sa perfection

Dans le Jardin secret de l’Être

 

Le Désir des Insuffisants

A ôté à la boue sa plasticité naturelle

Son illimitée réserve de bonté

Il a épuisé la pureté

D’un corps immensément disponible

Et le Ciel est en attente de renaître

Avec Celle qui

 Fiancée Promise

Vit dans l’esseulement

Du Monde

 

Oui le Monde est seul

Et la Terre gercée

Durcie

Craquelée

Est cette plaie visible de l’âme

Seule  à se montrer

Aux yeux disponibles

Infiniment

Disponibles

 

D’eux on a un urgent besoin

Encore est-il temps

De s’adresser aux Dieux

Ils nous attendent

Du plus loin de leur souffrance

On a proféré leur mort

Depuis longtemps

Seuls sont

Morts

Les hommes qui ne savent

Entendre leur voix

 

***

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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