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2 mai 2018 3 02 /05 /mai /2018 09:00
Saisissement du Rien

         « Life is nothing more than an illusion »

                               (Macbeth)

                       Œuvre : Dongni Hou

 

 

***

 

« La vie n’est autre qu’illusion »

 

***

 

 

 

   On dit vous verrez tout se passera bien. On dit ceci mais on se sait en territoire de non-vérité, en terre apatride, en monde où rien ne se donne qu’à l’aune d’un compromis. Il faut se dépouiller de sa peau, en faire l’offrande à l’existence qui, en retour, nous paie en monnaie de singe. En monnaie de dupe, clinquante, trébuchante,  dont le chiffre ne figure ni à l’avers ni au revers. Et la carnèle est cette mince vibration, ce fil singulier qui dit la ténuité de toute vérité. A peine une bulle à la face de l’eau. Tout est effacé qui faisait signe. Tout se dissout dans un grand bain de soude et d’acide sulfurique. Et il y a des solfatares à l’odeur perlante qui exsudent le long de votre anatomie et vous n’en pouvez chasser les tristes humeurs qui sont coalescentes à votre esquisse humaine, trop humaine.

   Enfin, maugréant,  soufflant et piaffant, vous faites avec, d’ailleurs vous n’avez nullement le choix. Décide-t-on de se débarrasser de son appendice nasal au prétexte qu’il partage la topographie de votre visage en deux ? Et, peut-être, la rend disgracieuse. L’humanité aurait bien pu se passer de cette éminence, la remplacer par deux trous, une simple dépression. Les décisions de la Nature sont parfois si déconcertantes !  Il faut souffrir, avoir enduré, avoir tendu ses bras décharnés au-dessus du vide afin que quelque chose de l’être-au-monde consente à dévoiler sa face de péripatéticienne. Oui, de Fille de Joie qui ne se donne qu’à mieux se retirer. La garce, la fieffée catin aux hanches volubiles, aux lèvres voluptueusement purpurines, à la robe envolée façon Marilyn Monroe ou bien manière flipper d’autrefois. La Pin-up on se l’envoyait à coups de vingt balles, à coups de reins vigoureux et il ne vous restait jamais, au final, que les poches vides et le furieux TILT inscrit au fronton de l’Allumeuse.

   Imaginez. On avance, sereins le long de la vie, sifflant, les mains dans les poches, le nez au vent. On se laisserait aussi bien butiner par le nuage, on confierait volontiers  son corps au vent, se ferait lustrer de soleil, emplir les yeux d’étoiles. Autrement dit on gamberge de-ci, de-là, avec l’insouciance qui sied aux amants ou aux idiots, mains en haut du guidon, air de bedeau ou de communiant. Mais on se réveille bien vite de cette bluette pour songe-creux. Soudain, au détour des rues, l’air est vif, les rafales coupantes et l’on enfouit ses mains au profond des poches de peur que le blizzard ne vous ampute des raquettes terminales qui font de vous un homme-debout qui peut, quand bon lui semble, se saisir d’une fleur, d’une main douce aux ongles vernis, s’emparer d’un livre aux feuilles doucement onctueuses avec leur senteur de papier d’Arménie.

   Imaginez. On avance dans le créneau de la rue. On aperçoit une vitrine avec, dedans, le plus bel objet qu’on n’ait jamais vu. Un splendide maroquin, un jade précieux, la plume d’un simorgh, enfin du sublime à portée de main. On tend les perches de ses bras, on déplie les boules de ses poings, on ouvre l’éventail des doigts et PFUITT, plus rien que le vide avec ses fanfreluches de Néant tout autour, ses boucles tellement évanescentes, blond platine, qu’elles se fondent avec la rumeur solaire, pareilles aux mèches soufrées de la Fille du flipper.

   On est quittes pour une belle désillusion. On en pleurerait de dépit. Avoir eu, si près, là, tout au bout de la braise de son regard ce dont, depuis toujours, on attendait la venue et nous voici dépouillés, plus nus que la nudité, ne sachant que faire de ces inutiles battoirs qui ne se sont emparés que d’une image fuyante, dérobée sitôt qu’aperçue. Il en est parfois ainsi des amours, fussent-elles roturières, qui font trois p’tits tours et puis s’en vont. La Belle n’est plus là, il ne demeure que la fragrance de son passage, le geste primesautier de sa main gantée, le tournis de sa jupe à festons, la promesse d’une caresse et la dague de la détresse plantée dans le bleu opaque des sentiments. On n’en meurt que lentement, à petit feu, on mijote dans la mauve mélancolie, on a le regard vitreux, l’âme empâtée, l’esprit embué. Et, de nos idées, il ne demeure guère que quelques escarbilles que le vent aura tôt fait de dissiper dans le premier Mistral venu.

   Alors on erre infiniment. Tout au bord du monde. Tout au bord des autres. Tout au bord de soi.  Imaginez. On avance,  hagards, tels des somnambules dans le couloir livide qui ne débouche que sur d’autres couloirs livides avec, parfois, des intersections identiques à des nœuds de verre, à des transparences de labyrinthes, des convulsions de Ruban de Möbius. Une fois en haut, une fois en bas, cul par-dessus tête, continuels allers-retours comme dans les Scénic-railways, on s’accroche au vertige, on lance les grappins de ses pouces et de ses index qui ne happent que brume et ouate. On ne voit ni n’entend. Du reste cela n’a guère d’importance. On s’est brusquement décillés, là tout au fond du Grand Tonneau des Danaïdes dans lequel on versait des pelletées d’espoir, on jetait des luxes de croyance. Le fond est sans-fond on s’en est aperçus avec l’égarement des innocents et la stupeur de ceux dont les yeux perclus de plaies ne regardent que l’envers de leurs paupières et la meute ferrugineuse du Mal.

   Maintenant on SAIT la grande duperie du monde, le jeu sans billet gagnant, la loterie qui tourne à vide, la tombola avec pour seul numéro gagnant le ZERO. Tout cela on le sait depuis le tumulte de son corps, les bubons de ses yeux, les serres de ses mains qui ne serrent que des nèfles dont on ne pourra même pas faire le moindre nutriment tellement leur chair est fade, inconsistante, urticante. Elle est là la VERITE VRAIE : miroir aux alouettes, lapin sorti du chapeau, des clous et des fifrelins comme aurait dit mon Oncle grand consommateur des fruits du réel, ceux qui craquent sous la dent, inondent votre palais de bonheur et vous décident à enfiler un jour après l’autre, tant que le fil durera, que le bout n’est que virtuel, les perles de la vie, les sonnantes et trébuchantes, celles sur lesquelles on peut compter tant qu’on a des yeux pour voir et des tiges digitales pour palper ce qui vient à nous.

      Imaginez. On avance, on recule, on fait du surplace, on se regarde de loin comme dans un miroir, dans une glace déformante qui, en réalité, vous revoie la seule image qui vaille, celle de votre intime déformation. On se croyait beaux tels des éphèbes, à la fière allure apollinienne et voici qu’on s’aperçoit tels que l’on est, des genres de Quasimodo avec bosse et gambettes déformées et toutes les Esméralda du monde peuvent bien se consoler, jamais on ne les rattrapera, leur virginité sera sauve, on est bien trop nigauds, empêtrés en soi pour occuper un autre espace que celui de son corps martyrisé, pour penser ailleurs qu’en la maigre citadelle de sa propre tête, cette grenade obtuse qui, même dégoupillée, ne ferait de mal à un moucheron.

      Imaginez. On avance et l’on s’aperçoit que tout est faux, clinquant, brinquebalant, emprunté, aux risibles contorsions d’amuseurs de foire, aux boniments inénarrables de camelots en goguette, de bateleurs perdus dans l’écume mousseuse de leur propre verbiage. Partout ça volubile et caquète, partout sont les borborygmes et les galimatias de la bêtise plurielle. Partout on se trémousse, se pavane, gonfle son jabot de piètres onomatopées.  Oui, on vous le dit, tout ne vit et ne croît qu’à enduire sa face de fausseté, qu’à exhiber du tréfonds de son âme quelque mièvrerie bien rythmée qui n’impressionne que son émetteur, nullement son destinataire. C’est ainsi la destinée humaine est pavée de bonnes intentions, seulement les pavés sont mal équarris, les nids de poule légion, les bosses multiples et nul ne longe le chemin de l’exister sans chuter dans quelque ornière dont il ne se relève qu’avec contusions et hématomes, la foi vacillante, la croyance entamée, l’optimisme de guingois. Parfois, comme le proférait mon Oncle à la cantonade, il faut prendre une gamelle, après on apprend à marcher droit !

       Imaginez. On avance et on s’aperçoit qu’il n’y a, le long des rues, que des décors de carton-pâte, des personnages de la commedia dell’arte, des Polichinelle bossus, des Arlequin balourds, des Sganarelle fourbes, des Signora entremetteuses, des Pantalone avares et bougons. Et du côté de la Comédie Humaine du bon Balzac on trouverait encore quelques spécimens mettant en exergue les travers des Existants selon bien des déclinaisons.

   Alors, tout ceci bien pesé on comprend pourquoi le Père Cézanne d’Aix-en-Provence peignait sans relâche sa Montagne Sainte-Victoire. Il voulait lui arracher sa vérité, en peindre l’essence la plus raffinée, la plus subtile. Mais, dites-moi, l’essence, vous en avez vu, vous,  en chair et en os, tout au moins le début d’une manifestation ? Moi pas, pas plus que le créateur des « Joueurs de cartes » n’en pouvait saisir le fin brouillard, en happer le mince filet de fumée se fondant dans le ciel ingrat de Provence. Il faisait quoi, peignant et repeignant sans cesse le motif de la Sainte ? Il cherchait à porter au jour l’âme même des choses, à commencer par la sienne, l’évidence est si manifeste que dire ceci est un truisme. Enfin.

   Vous avez remarqué combien la touche est fuyante, aquarellée, finement aérienne ? Vous avez vu l’esquisse à peine légère, ce mince trait mauve qui court le long des arêtes pour en dire la fuite éternelle ? Vous avez observé l’obsession récurrente des blancs que laissent paraître les nombreuses réserves opérés dans la trame du papier ? Tout ceci est tout sauf gratuit. Les teintes si fluides, les contours si peu précis, cette manière d’éléments glissant le long des autres, s’effaçant à mesure de leur parution, cette représentation qu’on croirait celle d’un peintre si peu sûr de lui, tâtonnant, hésitant à imprimer dans l’œuvre le sceau d’une volonté bien trempée est, en fait, le sommet de la rhétorique picturale. Quelques attouchements, quelques vibrations, une économie de couleurs et tout se montre comme l’indicible dépliant son secret, juste un liseré au bord de l’être de la Sainte-Victoire.

   Mais dire ceci ne saurait suffire à témoigner de l’épreuve humaine face à ce qui la dépasse de la dimension proprement effarante du sublime. Ce dernier plonge dans la catalepsie, ôte la parole, retient le pinceau comme en suspens. Ce que nous montre Cézanne dans les eaux mouvantes de son évocation n’est rien de moins que la fugue de l’espace, cette imprenable dimension ; que la fuite du temps, cette mesure excédant les capacités perceptives de tout individu normalement constitué. Mais ce qu’il dévoile à nos yeux incrédules, à nos sclérotiques tachées de cataracte est identique à la formulation shakespearienne : « La vie n’est autre qu’illusion ». Oui, la vie est constamment en fuite, en écoulement permanent et, ici, bien naturellement, nous pensons à la sentence d’Héraclite : "On ne peut pas entrer deux fois dans le même fleuve", énonçant en ceci l’impermanence des choses. A peine se baisse-t-on pour cueillir le brin de muguet que celui-ci se penche vers le sol dans l’attente de sa proche flétrissure.

  

Saisissement du Rien

La Montagne Sainte-Victoire

Paul Cézanne

Source : Wikipédia

 

    Cézanne donc n’avait d’autre choix que de se confronter à la Montagne à la lumière de la fragilité humaine. Peindre inlassablement, une illusion faisant suite à une autre illusion. Peut-être la vérité qui nous est accessible n’est-elle que cette manière de clignotement qui dit une fois la crête de cette façon-ci, une autre fois de cette façon-là. Une vérité polyphonique semblable à la vision fragmentée, en constant renouvellement, en continuel réaménagement des cristaux colorés dans les tubes magiques des kaléidoscopes. Tout dépendant du regard qui s’applique à en viser les formes, de l’inclinaison, de la qualité de la lumière, de sa réfraction sur les mosaïques infiniment animées.

   Une croyance commune atteste volontiers l’analogie entre réalité et vérité, un genre d’adéquation dont on ne pourrait douter. Un cogito qui affirmerait : « Je vois donc je connais ». Certes cette assertion aurait quelque chance de se voir valider si la vision humaine était absolument objective, si l’espace n’avait qu’une dimension, le temps qu’une seule extase, à savoir celle du présent. Or le réel existe, certes, mais n’est pas. Et la nuance est d’importance au seul motif qu’exister consiste à constamment transcender le Néant, alors qu’être est se confondre avec ce même Néant. Jamais de l’être pur ne saurait être convoqué afin de rendre compte d’une présence. Être c’est être, autrement dit nous ne pouvons avoir recours qu’à la tautologie pour échapper à cette aporie.

   La vérité de la Montagne est le recel constant que son être suppose, ne nous livrant que des fragments, des esquisses mouvantes, des dérobades, des évanouissements. Pour cette raison les êtres que nous sommes en profondeur, qui existent sur le mode tragique de la finitude, sont pris de vertige à la seule idée des arrière-plans de la métaphysique. Ce sont ceux-là même dont le Peintre majeur qu’était Cézanne tâchait de s’approprier au prix d’un labeur exténuant. La vérité est à ce prix.

   Imaginez. On avance et l’on rencontre la belle œuvre de Dongni Hou dont le titre est révélateur d’un souci de dépasser les formes pour parvenir à leurs fondements. Conservons-lui sa guise en langue anglaise de manière à ce qu’une étrangeté soit ajoutée à sa dimension allusive :

 

« Life is nothing more than an illusion ».

  

   Shakespeare s’empare avec habileté de cette cécité humaine qui confond volontiers apparences et réalité, fait en priorité confiance aux signaux émis par les sens, attribue au surnaturel la valeur d’une intuition exacte des choses. Êtres fantomatiques, sorcières aux propos ambigus plongent le spectateur dans l’inquiétante zone du mystère au sein de laquelle toute approximation est préférée au discours rationnel et aux opérations logiques de l’entendement. Autrement dit l’illusion devient la règle et l’être de ce qui apparaît demeure constamment voilé, comme s’il y avait danger à s’approprier d’une vision authentique du réel et des événements dont il est porteur.

   La posture picturale de Dongni est l’analogue de celle du dramaturge anglais. Elle en est en quelque sorte l’écho, le redoublement, la mise en scène optique de cette imposture en quoi consiste toute existence confrontée aux habituelles chausse-trappes qui jalonnent le chemin des Errants. Toujours à l’horizon un nuage, une ombre au tableau, l’orage qui gronde et menace.

   Première illusion : Le  Modèle du tableau, tout d’abord, est ambigu. Pour une raison évidente : il ne nous présente que son dos et c’est encore revenir à la métaphore de la pièce de monnaie dont nous ne dévisagerons pas la face, celle qualitative que délivre son épiphanie, mais simplement son revers quantitatif, un chiffre se perdant parmi les milliers de chiffres qui sillonnent l’univers. Le nombre est le versant prédicatif de l’illusion par excellence puisque, aussi bien, jamais nous n’en percerons l’être parmi le fourmillement infini d’une numération qui échappe toujours à tout jugement.

   Deuxième illusion : doit-on LE percevoir ou LA percevoir et selon quels critères déterminants ? Si la coiffure court taillée, le dos musculeux, le massif des fesses fuyant font pencher pour un corps d’homme, le mirage peut persister comme dans ces anatomies androgynes qui disent une fois le masculin, une fois le féminin et nous laissent au milieu du gué, dans l’incertitude d’un savoir clair et assuré. De cette indécision résulte un sentiment de malaise dont l’auteur tragique fait le fond de sa pièce, le peintre la consistance fantasmatique de sa toile.

   Troisième illusion : cette chair à la couleur troublante qui nous placerait face aux salles de dissection des facultés de médecine nous met-elle en présence d’un corps en voie de dissection ou bien d’un organisme vivant phagocyté par une ombre au cannibalisme patent ? Regardez donc « La Leçon d'anatomie du professeur Tulp » de Rembrandt, vous y verrez cette même carnation de carton mâché, cet aspect caractéristique de la mort qui a accompli ses basses œuvres. Même lumière avare, identique teinte mastic d’un corps qui a terminé sa course terrestre, a renoncé à scintiller ici et là sur les allées toujours renouvelées du monde.

   Quatrième illusion : les quelques bulles transparentes sises au bas de l’image, à peine perceptibles, sonnent comme l’allégorie définitive nous appelant à l’ultime dramaturgie de l’effigie humaine. Monde de l’illusion, de l’éphémère, la bulle est le paradigme selon lequel l’homme, parfois, se sert pour jauger le réel. Voyant la belle boule irisée, tel l’enfant aux yeux écarquillés derrière la vitrine de Noël, il tend ses bras, pointe son index. Il ne reste jamais qu’une goutte d’eau et le souvenir d’un rêve qui n’a nullement voulu devenir réalité. Comme les bassins versants des fleuves, illusion et réel n’empruntent pas les mêmes pentes. Ils ont des valeurs ontologiques nettement différenciées. Sans doute, pour nous soustraire à cette troublante dichotomie, n’avons-nous d’autre voie que d’emprunter le chemin de crête qui sinue entre les deux. Celle que Pierre Reverdy définissait en éclairant les voies du surréalisme :

« Le poète est dans une position difficile et souvent périlleuse,

à l’intersection de deux plans au tranchant cruellement acéré,

celui du rêve et celui de la réalité ».

  

   Oui, si belle assertion qu’elle en deviendrait règle de vie manifeste pour qui en percerait l’essence, jusqu’à se confondre avec cette idée que l’auteur de « Plupart du temps » portait au plus haut, substituer au réel illusoire, prosaïque, le seul Réel qui vaille qui a pour nom Poésie et pour site la demeure incomparable de l’Art.

   Poésie, Art sont les deux voies d’accès à la vérité. Nulle dérobade lorsque, tel Reverdy, on écrit dans « Sable mouvant » :

 

« … Alors

Je prie le ciel

Que nul ne me regarde

Si ce n’est au travers d’un verre d’illusion … »

 

   Mais que serait cette illusion si elle n’était de montrer le réel de la poésie. Rien de plus exaltant pour qui vit en cette terre céleste que de donner au langage ses plus belles lettres de noblesse. Ecrivant ceci, je ne peux m’éviter de penser à cette autre illusion dont le psychiatre René Diatkine avait, en son temps, assuré la paternité, cette magnifique « illusion anticipatrice » dont toute mère est porteuse envers le fruit qu’elle tient en son sein, cet enfant qui, issu de l’amour, est à la lettre œuvre d’art, poème en son essence. Y aurait-il plus belle « rêverie » ?

  

 

 

 

 

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