Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 septembre 2017 2 26 /09 /septembre /2017 09:07
Cette désertion du jour (2° partie)

   Cette désertion du jour.

 

   Tu disais la hampe de mon désir pareille à la pierre levée

Des civilisations anciennes

Ce dolmen sur lequel ta jeune fougue prenait assise

Cette force jaculatoire

(Parfois jouais-tu au jeu subtil des analogies sonores)

Je sentais cette pulsion en toi

Ce geyser

Cette exultation du corps à se dire

Comme l’animal blessé qu’il est

Qui réclame son onction

Qui demande sa caresse

Deux tiges digitales plantées parfois

Dans le luxe de ton intimité

Plus rien alors n’existait que cet hymne à la joie

Cette résurgence de folles puissances qui nous traversaient à la manière

De l’éclair

Du feu

De la foudre

 

   Il ne demeurait jamais à l’issue du combat

Rien qu’une perte et pourtant…

(Quelle lutte me disais-tu souvent)

Et des larmes d’Amazone traversaient la densité de tex yeux gris

Des yeux de chatte te disais-je

Et nous jouissions à deux de cette troublante image d’Epinal

De cette décalcomanie pour enfants pauvres

De cette bluette que nous distillions

Comme les fous dispensent leur étrangeté

A qui veut bien la prendre

A qui la saisit de la main même de sa propre folie

Toute folie en vaut une autre

Me disais-tu souvent

Entre soupir de plaisir

Et soupir de tristesse

Pareils à des plaintes

Aux élans de corne de brume d’un navire aux yeux borgnes

Parmi les fureurs de la houle

Les hoquets de la mer

Les dérive des flots partant pour on ne sait où

 

   Cette désertion du jour.

 

   Dans ces teintes hivernales

Elles te rappelaient tes escapades au Jardin du Luxembourg

Seule

Avec la neige pour compagne

C’était le temps maudit de notre séparation

Dans ces couleurs endeuillées de blanc

Virginales aimais-tu à préciser

Tu flottais à l’unisson

De TOI

Est-on jamais en phase d’autre chose

Tu naviguais à l’estime

Manière de perdition égotiste

D’écrivain blasé

Tu composais de petits poèmes romantiques

Tu jetais

Sinon aux étoiles

Le Jardin était fermé aux noctambules

Du moins au grésil qui flottait entre deux airs

La gerbe dolente de ta mélancolie

Je te savais perdue à TOI

Définitivement

S’appartient-on jamais

 

   Espérais malgré tout une réémission, un simple bout de terre

Peut-être l’intimité d’une île

Pour MOI l’esseulé que ton absence martyrisait

Ma fierté d’homme

(On ne pleure pas quand on est grand)

Clouait ma langue dans un bien douloureux silence

Mais il n’y avait rien d’autre à faire que de laisser couler les fleuves

Qui un jour connaîtraient l’estuaire

Je viens de fermer ma fenêtre

Il fait froid en cet hiver qui traîne comme à plaisir

Pour ennuyer les nostalgiques

Faire rêver les poètes

Battre le cœur des amants

 

   Où est-elle la chambre tiède

Avec ton sourire attaché à la croisée

La souplesse voluptueuse de tes félines manières

Es-tu toujours aussi joueuse

Aussi encline à sortir les griffes

A lacérer mon dos de plaisir

A garder autour du cou lors des joutes

De notre libido

Ce lacet vert d’eau qui multiplie ton teint de pêche

Et irradie jusqu’au centre de ma chair pliée sous le supplice

Gardes-tu ce colifichet comme une trace de ce qui fut

Qui sera peut-être encore

Dans la ligne hésitante des secondes

Leur scansion pareille aux battements du tamtam

A moins que ce ne soit la musique de nos corps

La musique

De nos corps

 

   On ferme les grilles du Jardin

Une silhouette à contre-jour

Le feu d’un lacet vert

Est-ce TOI

Oui TOI

Il ne peut s’agir que de cela

Ma porte est entr’ouverte

Il n’est pas besoin de sonner

Ton pas me suffira

A te reconnaître

A te connaître

Simplement

Entre

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : ÉCRITURE & Cie
  • : Littérature - Philosophie - Art - Photographie - Nouvelles - Essais
  • Contact

Rechercher